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Ez ieu ai auzit dire
(Ez ieu ai auzit dire c’aissi deu avenir
Si, per homes aucirre ni per sanc espandir...)
Si
En bombardant et en massacrant
Les femmes et les enfants
Avec des drones Shaheed et des missiles hypersoniques Khinsal
Des ‘Massive Ordinance Penetrators’
Et autres ‘Bunker busters’
En démolissant depuis les cieux de façon
Lâche et anonyme
A des milliers de kilomètres de distance
(Per donas aucirre e per efans delir)
Sur de vastes territoires surveillées de près par satellite
Des quartiers entiers des lieux de vie
Des écoles des hôpitaux des jardins des rues bondées
Des marchés foisonnants de vie
Des lieux de culte et de culture communautaire
Toute l’ancienne vie
Des individus des oiseaux des animaux de compagnie
Des jeunes des vieux grands-parents familles
Voitures d’occasion payées à crédit
Ensevelies à jamais sous les bris la poussière
Des maisons des immeubles des blocks d’appartements
Qu’on a passé des années à se lever tôt à trimer pour payer
Pour vivre dignement pour élever ses enfants
En se resserrant la ceinture pour leur payer un début d’éducation
En remplaçant les voyages et le restaurant par les PlayStation
Et la télévision
En pratiquant la prière et le jeûne
En interdisant de porter des chaussures à la maison
(Per baros destruire e per Paratge aunir)
Si
En défigurant à jamais les paysages urbains
Des plus vieilles capitales du mondePour y substituer des casinos des resorts
Des Gated-Communities
Des yachts géants des jets privés
Des Trump Tower
Des compagnies de sécurité privées surarmées
Des terrains de jeux pour riches oligarques
A l’esthétique clinquante pour parvenu fini
D’un tape-à-l’œil d’un philistinisme universel de gangster
Digne d’un film de Peter Greenaway
Tout cela au nom d’une abstraction puérile de slogans mensongers
Brandi impunément à la face du monde
(E per las terras toldre e per Orgolh suffrir)
Si
En tweetant et jouant au golfe
En mentant avec la plus totale conviction
L’aplomb le plus effronté le plus éhonté
Au point que le mensonge devienne vérité la réalité irréelle
La vérité et le mensonge les deux faces d’une même illusion
D’une même pièce de monnaie de singe
En gouvernant à coup de communiqués de presse
Et en faisant du gouvernement un art de téléréalité
Tout en prenant ses consignes en coulisse
Auprès des puissances d’argent noir du monde
Qui sont bien contents du détournement programmé
Du taux d’audience de distraction massive
D’infantilisation et de division des populations
De substitution de l’opinion à la délibération
En se dérobant devant toute véritable décision
Tandis que la gouvernance du monde
Glisse entre les mains d’escrocs flamboyants
De maître-chanteurs et d’apprenti-sorciers
De chefs de bande de préférence condamnés
Pour fraude et agression sexuelle
A qui manque jusqu’à l’honneur primaire des mafieux
Qui ne reculent devant aucune trahison aucun crime contre l’humanité
Aucun génocide
Aucun assassinat
Aucun coup bas
(E per mals cosselhs creire e per focs abrandir)
Si
En banalisant de jour en jour des crimes inouïs de masse
Et en préfabriquant et manipulant l’opinion
Pour remettre au goût du jour
Le génocide et les crimes d’agression
Pour trouver à nouveau acceptable l’inacceptable
Normal l’anormal
Et moral l’immoral
En dépossédant des gouvernements légitimes
Et pourchassant leurs représentants élus
Pour justifier l’invasion de territoires dits subalternes
Et taire des voix libres et dissidentes (qu’on dit « hérétiques »)
Soumettre des populations entières
Qu’on estime devoir être réduites en vassalité ou en esclavage
Et qu’on a eu le soin auparavant de faire déclarer solennellement
« Exposées en proie »
Par les instances juridiques et religieuses
Officialisant ainsi le gangstérisme d’état à grande échelle
En finançant la subversion la division le terrorisme
Les « proxy wars » et les assassinats
L’arrogance l’enrichissement et l’ostentation insolente
Portée aux nues sur tous les écrans
De la manipulation humaine
En s’attaquant aux ONG aux organisations internationales
Aux instances de défense des droits de l’homme
Patiemment construites pendant des décennies de luttes
A la Cour Pénale Internationale
Aux vrais journalistes et aux véritables reporters
Qui essayent d’en rendre compte de maintenir
Un semblant de raison une capacité de révolte d’indignation
Une faculté de colère qui soulève les assemblées
D’où naitraient une génération d’orateurs sans peur et sans compromission
Que des médias enfin sans attelle donneraient à ouïr
(Ni per esperitz perdre ni per mortz cosentir)
Si
En traitant la crise climatique de ‘canular’
Ourdi par des ‘Marxistes’ et des ‘Gauchistes surexcités’
En s’emparant de l’Office National de l’Environnement’
Pour licencier les employés des parcs nationaux en masse
En accusant ces mêmes employés d’avoir suscité
Des tornades dévastatrices des catastrophes climatiques
A de seules fins politiques
En quittant avec fracas le Traité de Paris
En abrogeant les lois sur les émissions de gaz de serre
En abrogeant les lois fédérales sur la pollution au mercure
En supprimant par décret tout nouveau projet d’éoliennes
En abrogeant les critères sur la qualité de l’air
En remettant en question la réglementation
Des PFAS dans l’eau potable
En permettant au DOI de circonvenir
Aux procédures de contrôle écologique
En interdisant au Securities and Exchange Commission
De signaler les risques de pollution
Des entreprises cotées en bourse
En abrogeant la protection des espèces en danger
Et notamment celle des oiseaux migrateurs
En accordant des licences de forage
Dans les parcs nationaux du Yellowstone et de l’Alaska
En rétablissant au Dakota le droit de passage du pipeline du gaz
Sur les terres amérindiennes sacrées
En permettant à nouveau le transport par rail du GLN
En remettant en cause les seuils d’interdiction des émissions d’Ozone
En reculant toujours sur la mise en vigueur
De la réduction des pesticides et des engrais chimiques
(Qu’el es sans ez es martirs e que deu resperir)
Si
Tout en protestant de son bon cœur de son grand cœur scandalisé
Totalement outré et déchiré
Devant la perte folle de vies humaines devant la folie du nucléaire
L’holocauste de vie humaine de jeunes hommes
Qui risque d’embraser de grever le monde
De décimer les classes et les races supérieures
Et surtout de tuer personnellement les élites elles-mêmes dans leurs palais
Et leurs bunkers de survie de luxe de turpitude
Leurs chambres de cryogénisation leurs salles de sport suréquipées
Leurs cerveaux téléchargés dans le cloud
Leur retour à la Religion la plus littérale
Leur fuite devant le réel leur End-Times leur Armageddon
Leur angoisse folle de la fin des Temps
Alors qu’il ne s’agirait que du déclin du Capitalisme sauvage
De leur souverainisme de libertariens shootés à la Kétamine
De leurs super-yachts et de leurs jets privés
(E per los mals escendre e per bes escantir)
A cause de la menace et de la précision démoniaque
Des missiles intercontinentales téléguidées par satellite
Si
Devant le ‘scandaleux gaspillage’ d’investissement potentiel
Dans l’immobilier
Que représente le budget du secteur militaro-industriel
Et la nécessité impérieuse de baisser en même temps les impôts
Pour les actionnaires assoiffés de marge
Tout en tenant les promesses électorales faîtes aux compagnies d’extraction
Aux pollueurs et aux pétroliers
Aux émigrés fiscaux
De tous pays réunis
Et autres blanchisseurs de fonds off-shore
En s’attaquant aux juges aux tribunaux aux cabinets d’avocats
Aux syndicats aux scientifiques aux universitaires aux médias
Aux bureaucraties d’entre-aide et de redistribution
Tout en envoyant la police les douanes l’armée à la frontière
Au cœur palpitant des grandes villes-monde
Contre les clandestins les transfuges les clandestins
Les déviants les dissidents les artistes les femmes
Les victimes de dictature de partout
Sans lesquels l’économie ne saurait fonctionner
(Pot hom en aquest segle Jhesu Crist comquerir)
Si
Tout cela peut conduire au ciel immense d’un Prix Nobel
Au milieu des acclamations des fausses blondes et de l’OTAN
En se déclarant le Grand Paladin Victorieux de la Paix
El deu portar corona e e.l cel resplandir
Qu’el es sans ez es martirs e que deu resperir
E dins e.l gaug mirable heretar e florir.
[Canso de la Crosada, partie de l’Anonyme, laisse 208, v. 3-15]