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(Le Chanteur...)

Jo 3Extraits de la bande son des 2 DVDs :
Crozada d’Uei I/Crozada d’Uei II
Texte : Patrick Hutchinson (2010)
Composition, versions chantées (1 et 2) : Jo Corbeau
Accompagnement : Marc Bellity (Mandole)
Mise-en-Scène : Gregory Nardella
Lieux : Cité du Livre, Aix-en-Provence, 2016, Montaigut (81), 2011


Le chanteur a retrouvé le chemin du chant,
le chanteur aux yeux fous,
vient de se perdre à nouveau en boucle
sur le chemin du chant qu'il venait de retrouver.
Le chanteur vient de rentrer
dans le réseau enjoué sans fin du chant,
de trouver le grundton, le drone, le ton fondamental
de la folie d'amour combinatoire du chant :
la Nueva Trova, trobar-muffin, le son dont se délectent
les Buena Vista, les Fabulous, les Massilia,
et dont ne dormira plus le pays.
Les routes se sont ouvertes, villes et régions,
terroirs et territoires se pourfendent de dons.
Un temps d'aube, le chanteur perdu au chant
tiens le pays à hauteur d'amour.
S'ouvrent châteaux, villes et cours,
le temps d'une contagion d'aube,
un pays s'est retrouvé dans la largesse,
la liberté, l'irrésistible affirmation de vie du chant...

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(A Lombers/Azalaïs...)

Doria Balanç 538

A Lombers (Azalaïs)
Auteur, mise-en-voix : Patrick Hutchinson
Extrait du spectacle ‘Lo Dich de Melusina’ (Les Poèmes de Crozada d'Uei, 2016)
Enregistrement, diffusion : Maya, Radio Zinzine (Aix-en-Provence, 2005)
Version occitane: Danielle Jullien

La chose immense de l'été est là.
Un épervier fait de lents cercles sur la crête
entre Dadou et Agros
Et nous avons demandé des nouvelles
à la sauterelle,
si elle connaissait encore
‘cubertz entresens’, le langage des entendedors
mais il n'y restait plus,
à Lombers, qu'un conciliabule
de ronces et de chardons
un tertre de calcaire
rond comme un sein de femme
là où à peine deux pierres
sont restées debout
l’une sur l’autre
et plane le silence de l’Histoire, avec l’épervier

C'est pourtant là qu'elle attendait
tournant en rond
à l'intérieur de murs
peut-être grossiers,
filant la laine, ou les vers d'une chanson,
se regardant dans l'acier poli,
ou extirpant les points noirs
au nez d'un écuyer (qui se trouverait peut-être
également être son cousin nourri),

Là-haut à Lombers sur les contre-forts,
où il ne reste plus
qu'une croix sans légende
commémoration austère
des derniers résistants
du Maquis de Vendôme,
(Au bas de la colline l’on trouve cette plaque :
‘fusillé par l'occupant
pour avoir refusé de livrer ses camarades’ )

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Azalaïs de Porcairagues : Ar em freit temps vengut…

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Ar em al freit temps vengut (PC, 248, 6)

Azalaïs de Porcairargues, trobaïritz montpelliéraine (Fin XII° siècle)
Editeur : Angelica Reiger, Tübingen, 1991, XXVII, 481-2
Version chantée : Delphine Aguilera
Accompagnement : Trio Joglar
Discographie : Buda Musique
www.budamusique.com
Extrait de ‘LE CRI’ (Reprise de Crozada d’Uei IV en cours).


Nous voilà au froid temps venus,
Gel et neige sont sur les branches,
Et les oiseaux se sont tous tus,
Pas un seul ne s'en épanche ;
Les bois des haies sont desséchés,
Fleurs ni feuilles ne veulent y pousser,
Et le rossignol est muet
Qui troublait mes nuits de mai.

Tant le cœur me désespère
Que tout me paraît étranger,
Et je sais qu'on a plus vite fait
De tout perdre que de rien gagner.
Si je trahis avec des mots ouverts
C'est que d'Orange me vient l'effroi,
Ce pourquoi je ne m'en remets,
Et j'en perdrai à la fin ma joie.

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