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Crozada d'Uei III - Le redressement - La Commune de Toulouse
Dans le contexte dramaturgique de cette émission télévisée, est raconté, à la suite du massacre de Béziers (Juillet 1209) et du désastre de Muret (1213) et en français et en occitan, le premier siège et la reddition de Toulouse. En dépit de cela et notamment grâce à la reprise de Beaucaire par les deux comtes de Toulouse, père et fils (Partie II), l’étoile politique et militaire de Simon de Montfort et de ses fils, ainsi que celle de la plupart de leurs proches compagnons croisés, va aller en déclinant, ce qui nuance grandement les idées reçues. Ignoré et pourtant relaté avec éclat et brio par l’Anonyme, le fameux auteur incognito de la deuxième partie de la Chanson de la Croisade, un événement de ce développement est capital : le deuxième Siège de Toulouse, que, précisément, la troisième partie de Crozada d’Uei met en scène, en voix et en musique.
Malgré la démolition des remparts de la ville sur ordre de Montfort dès 1214, le Siège de Toulouse conduit la population de Toulouse (l’adreitz valen poble, dit la Chanson), toutes classes sociales et les deux sexes confondus, à se transformer en « Commune insurrectionnelle » avant la lettre (« l’Universitas » de Toulouse). Un soulèvement populaire général est organisé contre l’Occupant, dit le « Seigneur Postiche », donnant lieu à des batailles de rue et des scènes de guérilla urbaine dignes d’un film de Kurosawa. S’ensuit la scène dramatique de la mort du chef des Croisés, Simon de Montfort lui-même, tué sous les défenses de Toulouse par un boulet de catapulte tiré par une équipe de femmes (la Chanson insiste là-dessus).
Ce point culminant de la partie de l’Anonyme vient achever (comme il achève et fixera la réputation de son objet pour les siècles) le fameux contre-éloge ironique de Monfort en tant que chrétien modèle et Paladin de la foi, un des sommets indépassables de l’art lyrique des troubadours et de toute la littérature d’oc. Ainsi, paradoxalement, cette partie débouche non pas sur la défaite et l’humiliation de l’Occitanie, mais sur celles des Croisés et de leurs chefs rapaces. Sous la conduite retrouvée et plutôt inspirée du jeune comte Raimond VII, elle donne lieu à une bonne dizaine d’années d’indépendance constructive (voyant naître notamment les premières « Bastides »), de relative liberté religieuse et politique et de… redressement.
DISTRIBUTION
Direction artistique, texte > Patrick Hutchinson
Mise en Scène > Gregory Nardella
Interprétation théâtrale > Gregory Nardella, Marc Pastor, Hugo Scott, Sandrine Clémençon,
Aurélie Turlet, Eric Colonge
Rap, Rap occitan, Dub Reggae > Mauresca Fracas Dub
Guitare, guitarina, mandole > Marc Bellity
Slam > Yellow
Dub raggae > Jo Corbeau
Images, projections vidéo > Renaud Dupré, Piget Prod
SOUTIENS
Conseil Régional Languedoc-Roussillon, Conseil Régional Midi-Pyrénées, Association Arnaud de Montaigut, Ville de Lisle-sur-Tarn, Conseil Général du Tarn, La Bistoure, Château de Saurs, Château de Saint-Gery