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Azalaïs de Porcairagues : Ar em freit temps vengut…

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Ar em al freit temps vengut (PC, 248, 6)

Azalaïs de Porcairargues, trobaïritz montpelliéraine (Fin XII° siècle)
Editeur : Angelica Reiger, Tübingen, 1991, XXVII, 481-2
Version chantée : Delphine Aguilera
Accompagnement : Trio Joglar
Discographie : Buda Musique
www.budamusique.com
Extrait de ‘LE CRI’ (Reprise de Crozada d’Uei IV en cours).


Nous voilà au froid temps venus,
Gel et neige sont sur les branches,
Et les oiseaux se sont tous tus,
Pas un seul ne s'en épanche ;
Les bois des haies sont desséchés,
Fleurs ni feuilles ne veulent y pousser,
Et le rossignol est muet
Qui troublait mes nuits de mai.

Tant le cœur me désespère
Que tout me paraît étranger,
Et je sais qu'on a plus vite fait
De tout perdre que de rien gagner.
Si je trahis avec des mots ouverts
C'est que d'Orange me vient l'effroi,
Ce pourquoi je ne m'en remets,
Et j'en perdrai à la fin ma joie.

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Guiraut Riquier: Ainsi pert poder amors...

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 Ainsi pert poder amors (PC, 248, 6)

Guiraut Riquier, troubadour narbonnais (Fin XIII° siècle)
Editeur : Ulrich Molk, Heidelberg, 1962
Version chantée, composition : Maurice Moncozet
Accompagnement : Véronique Condesse
Discographie : Troba Vox, production SYRINX
Extrait de ‘LE CRI’ (Reprise de Crozada d’Uei IV en cours)

Ainsi amour perd tout pouvoir
Comme riche homme perd sa rente
Et ses proches et ses défenseurs
Ce pourquoi nul ne le défendra
Car joi et pretz lui feront défaut
Quand tous les deux étaient ses guides
Maintenant le besoin le contraindra
Il ne pourra se consoler qu’en chantant

Car valeur ne trouve nulle part secours
Et joi n’a plus de haut champion
Amour perd ses bons défenseurs
Et on ne trouve qui les lui rendra
Et qui ne se vautre à son aise
Avec l’Impératrice de ce monde
Est mort vivant payé de colère
Et sans valeur reçoit les honneurs

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Na Castelloza: Ja de chantar...

170px BnF ms. 854 fol. 125 Na Castelloza 2

Ja de chantar non degr’aver talan [PC 109, 2]
Na Castelloza, trobaïritz auvergnate (XIII° siècle)
Version chantée : Delphine Aguilera
Accompagnement : Trio Joglar (Mandole, Marc Bellity, Bendir, Mathias Autexier)
Discographie : Fin amor, Buda Musique
www.budamusique.com

Traduction: Patrick Hutchinson

Plus jamais de chanter ne devrais-je avoir envie,

Car plus je chante

Plus me va mal l'amour,

Et plaintes et pleurs

Chez moi font long séjour.

Là où la pitié n'est pas

Ai-je placé mon cœur et moi ;

Et si l'on ne m'honore,

J'en serai pour ma joie.

Ah, bel ami, au moins maintenant

Montrez envers moi

Un visage souriant

Car je meurs de chagrin

Et les autres amoureux

Vous traitent de sauvage;

Nulle joie ne me vient de vous

Envers qui je tiens parole

Pourtant d'une foi non volage.

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